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Maddy Keynote IA 2025 : 5 leviers pour transformer l’innovation en impact

  • Photo du rédacteur: Malak Lebbar
    Malak Lebbar
  • il y a 5 jours
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 21 heures


L'impact énergétique de l'IA
Maddy Keynote 2025

Le 29 avril 2025, la Maddy Keynote IA a réuni à Paris les figures clés de la tech européenne, des décideurs publics et des startups pionnières. Objectifs de cette édition : dépasser l’effet de mode et poser les bases d’une intelligence artificielle souveraine, utile et responsable. Voici les cinq enseignements structurants à retenir de cette journée dense et engagée.


1. L’open source, catalyseur d’une IA souveraine en Europe


Face à la domination des géants américains et chinois, l’open source apparaît comme un levier stratégique pour éviter le décrochage européen.


  • Loubna Ben Allali, ML Engineer chez Hugging Face, rappelle que l’open source en IA couvre trois dimensions : les poids ouverts, les licences libres et la transparence sur les datasets.

  • Pour Neil Zeghidour, cofondateur de Kyutai, il faudrait parler d’open science, car les données restent souvent absentes des publications. Or, c’est là que se joue la vraie valeur.

  • Xavier Fischer, analyste chez Quadrille Capital, souligne que c’est "l’unique voie pour que l’Europe ne décroche pas". Il appelle à investir dans des infrastructures locales d’entraînement.


Le modèle économique reste à stabiliser : Hugging Face mise sur les services premium, tandis que Kyutai adopte une structure non lucrative pour concilier science ouverte et ambition industrielle. Tous s’accordent sur un point : publier est aussi essentiel pour attirer les meilleurs talents.


2. L’IA transforme le travail, mais ne remplace pas les humains


Loin des récits de remplacement massif, les intervenants ont insisté sur le rôle complémentaire de l’IA dans le travail.


  • Pour Fariha Shah, fondatrice de Cominty, l’IA générative "est à la cognition ce que l’électricité a été à l’effort physique". Elle permet de recentrer les métiers sur l’attention, la qualité et l’impact.

  • Chez Septeo, 60 % d’un acte notarié est déjà automatisé. Sa COO Laurence Lafont insiste : "90 % des salariés disent ne pas avoir le temps de bien faire leur travail. L’IA est une réponse concrète".

  • Yann Lechelle, CEO de :probabl., alerte cependant sur le risque de dépendance à des outils non souverains et plaide pour un numérique industriel européen.


Autre enjeu : la formation. Les jeunes maîtrisent mieux les agents IA, mais sont encore peu formés dans les cursus métiers (notaires, RH…). Un effort massif d'acculturation est nécessaire pour éviter un clivage générationnel.


3. L’IA comme moteur de transformation collective en entreprise


Au-delà de la productivité, c’est toute la culture d’entreprise qui doit évoluer.


  • Julien Nicolas, directeur numérique de la SNCF, a déployé un « SNCF GPT » interne pour 100 000 collaborateurs. Objectif : démocratiser l’usage des agents IA.

  • Firmin Zocchetto, CEO de PayFit, propose une journée mensuelle consacrée à l’IA pour ses salariés. L’assistante Copilot intégrée à la plateforme permet aujourd’hui 20 % de requêtes clients en moins.

  • Vincent Luciani, CEO d’Artefact, recommande d’utiliser des agents personnalisés, sécurisés et adaptés aux processus internes.


Les gains les plus nets sont observés sur :


  • la relation client (qualité et rapidité des réponses),

  • les processus de back-office (ex. : réduction par 4 du délai de traitement des crédits chez BNP),

  • et l’IT (prototypage accéléré par des non-développeurs).


La mesure d’impact ne se limite plus à la productivité. Satisfaction des clients, appropriation par les équipes, qualité de service : ce sont les vrais KPIs.


4. Une IA plus sobre est possible, à condition de changer d’approche


Le sujet environnemental a été omniprésent. Les intervenants ont plaidé pour une IA plus frugale, plus utile et mieux régulée.


  • Lyline Lim, Head of Impact chez PhotoRoom, alerte : la rapidité des générations IA double les usages. Mais elle rappelle que l’outil a permis +56 % de ventes pour Emmaüs, sans shooting physique.

  • Gilles Closset, chez OVHcloud, insiste sur la sobriété énergétique : refroidissement par eau, modèles optimisés, composants durables. 80 % de l’empreinte carbone d’une carte graphique vient de sa fabrication.

  • Marianne Tordeux-Bitker (France Digitale) appelle à un choix politique des usages : il faut privilégier les IA à impact réel, et pas simplement performantes.


PhotoRoom annonce des requêtes à 1–3 respirations humaines, grâce à une méthode maison de mesure des émissions de CO2 à l’inférence. Le consensus : l’IA utile doit être aussi durable que performante.


5. Agents IA : vers une nouvelle infrastructure du travail


Les agents autonomes ne sont plus une promesse, mais une réalité.


  • Laura Modiano (OpenAI) annonce une nouvelle génération d’agents capables d’agir sur le web, d’utiliser des outils métiers, de comparer des options et d’exécuter des workflows complexes.

  • Exemples français : Twin (500 000 factures/jour automatisées avec Qonto), Pigment développe ses propres agents verticaux.

  • Stanislas Polu (Dust) précise : "le point optimal pour un agent, ce sont les tâches de moins de 20 minutes, facilement vérifiables".


Mais les défis sont nombreux : gouvernance, traçabilité, sécurité. Amaury Delplancq (Dataiku) alerte : la confiance sera le facteur différenciant. Pour Arnaud Barthelemy (Alpha Intelligence Capital), un tiers des grands groupes auront adopté des agents IA d’ici 2028.


Les entreprises "agent natives" émergent déjà. Et ce mouvement redéfinit la notion même de produit digital.






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